Niaiseux, niaisage et autres niaiseries québécoises

Le mot niaiseux est synonyme d’« imbécile, crétin ou niais ». Il est important de noter que le mot niais est très rarement utilisé au Québec. Nous lui préférons, et de loin, le mot niaiseux.

Habituellement, niaiseux et ses dérivés possèdent une connotation négative. Par contre, il nous arrive de traiter une personne aimée de « niaiseuse » sur un ton attendri pour exprimer de l’affection, de la complicité, pour dire que ses pitreries nous amusent ou nous émeuvent. Il va sans dire que ce genre de commentaire ne s’adresse qu’à des proches, jamais à des inconnus.

Maîtriser le mot niaiseux et ses variantes vous aidera grandement à mieux comprendre la langue parlée du Québec.

Exemples :

— Jules, t’es rien qu’un gros niaiseux. Dès fois, je me demande si tu fais par exprès ou si c’est congénital.

— Je travaille avec une bande de niaiseux. On ne finira jamais le contrat à temps. (Sens négatif)

— Je suis sorti avec mes amis d’université. On est vraiment une bande de niaiseux. (Sens positif)

Niaiseux peut être un nom commun, mais il peut aussi être employé comme adjectif.

— Excusez-moi, c’est peut-être une question niaiseuse, mais…

— J’ai perdu mon temps cet après-midi, j’ai regardé un film niaiseux.

— C’était un comportement vraiment niaiseux. Il nous a tous mis en danger. Faut-tu être assez épais ! (Qu’est-ce qu’il est stupide !)

Arrête de niaiser

Le verbe niaiser est parfois synonyme de « perdre son temps ». Nous l’utilisons alors pour critiquer un manque de sérieux ou de productivité.

Pas le temps de niaiser : titre d'un article citant la mairesse Valérie Plante
Source : La Presse

Exemples :

— J’ai rien fait de ma journée de congé. Je l’ai passé à niaiser devant la télé. Je ne suis pas fier de moi.

— Le fonctionnaire m’a fait niaiser pendant deux heures sans aucune raison.

— Il serait temps que vous arrêtiez de niaiser et que vous commenciez à vous entraîner sérieusement.

Le verbe niaiser peut aussi vouloir dire « embêter, ennuyer une personne » ou « la faire marcher, la mener en bateau ».

— Si tu n’arrêtes pas de me niaiser, je te frappe. Est-ce que je peux être plus clair ou tu es trop niaiseux pour comprendre ?

— Es-tu en train de me niaiser? J’ai l’impression que tu me racontes n’importe quoi.

C’est rien que du niaisage

Le mot niaisage a aussi deux significations distinctes : « perte de temps » ou « imbécilités ». La phrase C’est rien que du niaisage peut donc vouloir dire  « ce n’est qu’une perte de temps » ou « ce ne sont que des bêtises ». Il faut se fier au contexte pour déduire le sens juste.

De nombreuses expressions signifient à peu près la même chose : c’est du n’importe quoi, de la foutaise, des conneries, du foutage de gueule, du pipeau.

Exemples :

— Ça suffit le niaisage ! Remettez-vous au travail et, s’il-vous-plait, laissez vos téléphones de côté.

— Les nouveaux formulaires à remplir, c’est rien que du niaisage.

— Je ne m’inquiète pas des nouvelles directives. C’est rien que du niaisage. Plus personne ne va s’en occuper d’ici une ou deux semaines.

Niaise pas avec le puck

L’expression niaiser avec le puck (ou la puck) est issue du hockey. Un puck, c’est une rondelle de hockey, aussi appelé « palet » en France.

Cette expression signifie « hésiter, tergiverser, lambiner ». Son utilisation va au-delà du domaine sportif.

Exemples :

Arrête de niaiser avec le puck ! Est-ce que tu choisis le modèle rouge ou le bleu ? On ne va quand même pas passer la journée ici !

— Il faudrait bien que le gouvernement arrête de niaiser avec la puck et qu’il annonce les coupes qu’il prévoit faire.

— C’est pas le moment de niaiser avec le puck. On est en danger. On peut-tu se grouiller le cul ? (Est-ce qu’on peut se dépêcher ?)

Se faire niaiser

La locution verbale se faire niaiser signifie « faire rire de soi, être tourné en ridicule ».

Source : La Presse

Exemples :

— Il y a toujours ben des maudites limites à se faire niaiser comme ça !

— Vous ne pourriez pas vous forcer un peu, parce que là, j’ai l’impression de me faire niaiser solide.

— Quand j’ai eu mon trou de mémoire devant le micro, j’ai immédiatement su que j’allais me faire niaiser dans tous les médias sociaux.

Maintenant que vous avez lu cet article, vous savez mieux apprécier la vigueur du mot niaiseux et ses nombreuses variantes, et vous comprenez mieux la place unique que ces termes occupent dans la langue familière du Québec. Vous vous coucherez moins niaiseux…

Source : La Presse

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