Tu penses-tu ?
Même si son usage est en régression, la double utilisation du «tu» dans une question reste un phénomène assez répandu dans la langue parlée québécoise. Cette formulation signifie à peu près Est-ce que tu…
« Tu penses-tu ? » est donc synonyme de « Est-ce que tu penses que… ? »
Le tu placé après le verbe serait une déformation du ti, utilisé en France, il y a fort longtemps.
Quand «tu» veut dire «il»
À noter : le tu placé après le verbe n’est pas seulement employé à la deuxième personne du singulier. On le retrouve aussi aux autres personnes. Par exemple : « J’peux-tu prendre ta voiture ? » ou « Y peux-tu s’en aller ? ». Dans ce dernier exemple, le « y » remplace à la fois le pronom « il » et la forme interrogative « Est-ce qu’ » dans « Est-ce qu’il peut s’en aller ? ». Cette formulation, avec le « y », peut être une question, mais aussi un commentaire marquant l’exaspération. Vous devez vous fier au contexte pour faire la bonne déduction.
Le tutoiement facile
Au Québec, nous utilisons beaucoup le « tu », et pas seulement dans les questions. En effet, nous avons le tutoiement facile. Voyageur français, ne soyez donc pas surpris si on vous répond en utilisant le « tu ». N’interprétez pas cela comme un manque de respect à votre endroit. En général, la langue québécoise est moins formelle de ce côté-ci de l’Atlantique.