Se faire carter
Au Québec, se faire carter, c’est se faire demander une carte d’identité dans le but de prouver qu’on a l’âge requis pour entrer dans un établissement réservé aux adultes ou pour acheter des produits comme l’alcool et le tabac. À partir d’octobre 2018, les jeunes adultes se feront aussi carter pour acheter du cannabis, qui sera alors légalisé au Canada.
Exemples :
— Je ne pensais jamais que ça me rendrait si heureuse de me faire carter à 28 ans. Le bonheur tient à peu de choses.
— Hier soir, les policiers sont entrés dans le bar et ils ont carté tout le monde. On était une vingtaine de mineurs. J’ai dû payer une amende de 115 piastres. (Le mot piastre est synonyme de « dollar ».)
— Le bouncer était arrogant. Il m’a carté même s’il sait que j’ai deux ans de plus que lui.
Le bouncer ne me fait pas peur
Bouncer, un emprunt de l’anglais, veut dire « videur » ou « homme de main ». Le mot videur est rarement utilisé au Québec. Comme synonyme de bouncer, nous employons aussi l’anglicisme doorman.
On peut carter quelqu’un ou se faire carter. Dans le premier cas, on demande à quelqu’un de s’identifier avec une carte; dans le second, on se fait demander de présenter une carte d’identité.
Exemples :
— Désolé, mais a Ville nous a avertis. On doit carter tous les jeunes si on veut garder notre permis d’alcool.
— C’était la première fois que je me faisais carter au cinéma. Franchement…
— « Je carte qui je veux, a crié le bouncer d’un ton menaçant. Si t’es pas content, ben décrisse. » (Le verbe décrisser est synonyme de « déguerpir », mais dans un niveau de langage très vulgaire.)
La carte soleil
Au Québec, la carte d’assurance maladie, qui nous donne le droit d’accès aux services de santé, est surnommée carte soleil, parce qu’elle présente l’image d’un coucher de soleil en arrière-plan (même si le soleil n’apparaît presque plus dans la nouvelle version sécurisée).
En effet, en janvier 2018, la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) a modifié l’apparence de la carte pour la rendre plus difficile à falsifier. La sécurité a eu raison du magnifique coucher de soleil. Toutefois, le surnom carte soleil continue d’être la référence.
Un soleil d’Abitibi
Le coucher de soleil a été immortalisé le 24 juillet 1974 par un client de la pourvoirie du Lac Faillon de Senneterre, en Abitibi. Cette photo a ensuite été utilisée par l’agence Cossette Communication-Marketing, l’agence de publicité avec laquelle travaillait la Régie de l’assurance maladie du Québec. C’est ainsi que la carte d’assurance maladie est devenue la carte soleil.