Que veut dire tabarnak en québécois ?

Le mot tabarnak est probablement le juron le plus caractéristique de la langue québécoise. Nous utilisons tabarnak pour exprimer la colère, la rage, la frustration et parfois l’étonnement.

Source : Journal de Montréal

Pour bien comprendre la place qu’occupe tabarnak dans l’univers linguistique du Québec, il faut savoir que les Québécois jurent principalement en utilisant des mots d’églises qu’ils déforment. Ainsi le mot tabernacle — qui désigne la petite armoire fermant à clé, placée sur l’autel ou encastrée dans le mur du chœur d’une église catholique et contenant le ciboire — a été transformé en tabarnak.

Sa graphie est variable. Tabarnak est la plus fréquente, mais on retrouve aussi tabarnac, tabernacle et tabarnaque. À l’oral, de nombreux Européens qui essaient d’imiter les Québécois prononcent « tabernacle ». Il est préférable de dire « tabarnak » pour obtenir l’impact souhaité.

Nous souhaitons aussi attirer l’attention sur le côté vulgaire de ce juron. Même s’il peut paraître amusant, c’est un mot très offensant. Une personne qui l’échapperait en entrevue d’emploi, par exemple, pourrait voir sa candidature éliminée d’emblée.

Tabarnak : interjection ou nom, mais jamais verbe

Tabarnak peut occuper plusieurs rôles grammaticaux. Selon le contexte, il peut être employé comme interjection ou comme nom.

Tabarnak, t’es donc ben imbécile! Est-ce que tu fais exprès pour être aussi stupide? (Interjection)

— Fais jamais affaire avec lui, c’est le pire tabernak que je connaisse. (Nom qui signifie « salaud »)

Contrairement aux sacres câlice et crisse, tabarnak n’est jamais utilisé comme verbe.

Être en tabarnak

On peut « être en tabarnak, en ostie, en criss ou en calice ». Dans tous les cas, on est en colère, en furie. On dit qu’on est en tabarnak après quelqu’un lorsqu’on est en colère contre quelqu’un.

Un homme en tabarnak (en colère) au téléphone.
J’ai jamais été autant en tabarnak de toute ma vie. J’ai vraiment pété les plombs.

— Quand j’étais jeune, mon père était toujours en beau tabarnak après nous autres. (Ici beau sert de superlatif.)

Les cousins de tabarnak

Parfois, pour atténuer le côté vulgaire et déplacé de tabarnak, certains utilisent le mot tabarnouche ou tabarouette, une version beaucoup plus douce et socialement acceptée. Leur emploi est très fréquent.

Parmi les déformations du juron, vous entendrez aussi barnak qui, dans l’échelle de vulgarité, se situe entre tabarnak et tabarnouche.

Nous utilisons aussi tabarnaco, tabarnane, tabarnique, tabarnoune, tabaslak et taboire.

Nous vous invitons à lire l’article Les sacres au Québec pour approfondir approfondir vos connaissances sur cette mystérieuse habitude des Québécois.

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