Que veut dire ostie (ou estie) au Québec?
Le mot ostie (ou estie) est un juron très vulgaire au Québec. Il est né de la dénaturation du mot hostie. Il faut savoir que les Québécois jurent en utilisant des mots d’église qu’ils déforment. Ainsi, l’hostie, une rondelle de pain servant à l’Eucharistie, est devenue ostie, estie, esti et stie. Les Québécois emploient toutes ces formes indifféremment.
Cela donne des envolées comme : « C’est quoi son ostie de problème à ce gros crisse-là? », ou « T’es rien qu’un esti de cave! ».
Comme tous les jurons, ostie (ou estie) est employé comme interjection
Exemples :
— Ostie! Ça va faire, tes niaiseries (ça suffit, tes conneries).
— Estie! C’est un malade dans tête (fou, dérangé), ce gars-là.
Ostie (ou estie) peut ainsi aussi avoir le rôle de nom
— Mon estie de chien sale! (Espèce de salaud!) Que je te reprenne jamais à rôder dans le coin.
Ou comme un adjectif
Ostie peut aussi être employé comme un adjectif amplificateur, comme la plupart des autres sacres d’ailleurs.
Un juron qui ne se conjugue pas
Contrairement à d’autres jurons québécois, ostie (estie) n’a pas de forme verbale. Par exemple, câlice et criss deviennent les verbes câlicer et crisser, qui signifient « mettre, donner, jeter violemment ». À la forme pronominale, se câlicer de et se crisser de veulent dire « se moquer de quelque chose, s’en foutre ». On peut aussi, par exemple, se câlicer ou se crisser dans l’eau, c’est-à-dire se jeter à l’eau.
Être en ostie
On peut « être en ostie, en câlisse, en criss ou en tabarnak ». Dans tous les cas, on est en colère, en furie. On dit qu’on est en ostie après quelqu’un lorsqu’on est en colère contre quelqu’un.
Exemples :
— Mon boss était en ostie après moi. Il criait tellement que j’ai eu peur qu’il pète (qu’il meure) d’une crise cardiaque.
En revanche, en ostie ou en estie signifient « beaucoup ». En France, on dirait : vachement.
— Il est bon en estie, c’te film-là!
— Il est mauvais en ostie, ce café-là. Ça fait combien de temps que tu l’as fait?
Un juron avec superlatifs
Pour en rajouter encore un peu et donner plus de poids au juron, on dit parfois « ostie toastée » ou « ostie toastée des deux bords ».
Exemple :
— Ostie toastée des deux bords! Vas-tu arrêter de m’achaler (me harceler) avec tes demandes?
Nous vous invitons à lire l’article Les sacres au Québec pour approfondir vos connaissances sur cette mystérieuse habitude des Québécois.