Que veut dire obstineux en québécois ?
Comme ailleurs dans la francophonie, le verbe s’obstiner signifie « montrer de l’entêtement, insister ».
Toutefois, au Québec, obstiner a gagné le sens de « contredire, manifester son opposition à quelqu’un, lui tenir tête ».
C’est un équivalent approximatif du verbe ergoter, employé en France, mais presque jamais au Québec.
Le verbe obstiner peut être transitif direct, « obstiner ses parents » ; ou pronominal, « s’obstiner avec ses parents ».
Exemples :
— C’est plus fort que moi, dès que je rencontre l’ex à ma blonde (l’ex-conjoint de ma copine), il faut que je l’obstine. C’est presque de l’ordre du réflexe.
— Je peux déjà prédire le déroulement du prochain Noël : mon père et mon beau-père vont s’obstiner toute la soirée.
— Cette année, mes élèves m’obstinent sans arrêt. Ils sont prêts à dire que la Terre est plate juste pour me contredire. Je pense à démissionner et aller travailler dans un dépanneur (superette) la nuit, juste pour ne plus les voir.
Certains « s’ostinent » et d’autres « s’astinent » pour déterminer qui prononce ce verbe correctement. Mais dans les deux cas, le b d’obstiner est muet.
Un obstineux
Un obstineux est une personne qui aime contredire, manifester son désaccord, faire des difficultés. L’obstineux adore entretenir de longues discussions qui ne mènent à rien. À noter que plusieurs omettent de prononcer le «b» lorsqu’ils emploient ce mot. Ils disent alors « ostineux », habituellement couplé à un adjectif désobligeant.

Exemples :
— Ma fille vient de se faire un nouveau chum (copain) encore plus obstineux qu’elle. Je crois qu’ils sont les seuls à ne pas voir qu’ils s’énervent.
— Mon nouveau collègue est tellement obstineux ! Pour éviter les débats interminables, je dis exactement la même chose que lui, et il trouve quand même le moyen de m’obstiner.
À noter que la prononciation la plus courante d’obstineux est « ostineux » : ici aussi, le b est muet.
Le contraireux est aussi un obstineux
Le contraireux est une personne qui aime s’opposer, contredire ou qui se plaît à faire le contraire de ce qui lui est demandé. Les anglophones disent « contrarian ».
Exemples :
— Mon garçon est contraireux. Quand je lui ai dit que j’aimerais qu’il fasse du sport, il a décidé de suivre des cours de violon. Quand j’ai voulu l’initier à la musique, il s’est pris de passion pour la programmation, quand je lui ai acheté un ordinateur, il a commencé à jardiner, une activité plus naturelle que l’informatique, qu’il disait.
— Napoléon a déjà été décrit comme le p’tit Français contraireux.
— Les contraireux croient qu’ils savent s’affirmer. En fait, ils savent seulement nous tomber sur le système.
Tomber sur le système de quelqu’un, c’est l’énerver, l’exaspérer. En France, on emploie plutôt la tournure taper sur le système, porter sur le système.