Que veut dire câlice en québécois?

Au Québec, le mot câlice, ou câlisse, est un juron très vulgaire que nous utilisons pour exprimer la colère, la rage, la frustration et parfois l’étonnement.

En effet, les Québécois jurent en utilisant des mots d’église qu’ils déforment. Ainsi le calice, cette coupe sacrée où se fait la consécration du vin lors de la messe catholique, a été déformé en câlice ou câlisse. Il est important d’accentuer et d’étirer la première syllabe pour bien dire ce juron, d’où l’apparition de l’accent circonflexe sur le « a », qu’on prononce presque comme le « o » de voter.

La graphie de câlice est variable : on retrouve aussi bien « câlisse » que « câlice », plus rarement « colice ».

Un homme enragé mon tre soin poing fermé, prêt à se battre. Au Québec, on dit qu'il est en câlice.
Toi, mon petit câlice. Je vais t’en câlicer une sur la gueule!

Câlice : interjection ou nom

Câlice peut occuper plusieurs rôles grammaticaux. Selon le contexte, il peut être employé comme interjection ou nom.

Câlice, t’es pas sérieux! Est-ce que tu fais exprès pour être aussi stupide? (Interjection)

— Mon petit câlisse, attends que je t’attrape. (Nom qui signifie « salaud »)

Le verbe câlicer

Le verbe câlicer, ou câlisser, signifie « mettre, donner, jeter violemment ». Par exemple : câlisser une claque, câlicer quelque chose par terre.

— Jules lui a câlicé un coup de poing sur la gueule, en plein sur son dentier neuf.

— Julie a câlissé toutes les affaires de Jules par la fenêtre. Même la télé. C’était assez spectaculaire.

Quant à la forme pronominale se câlicer, elle peut vouloir dire « se donner à soi-même ou se donner mutuellement ».

— À Noël, mes deux oncles se sont câlicé des coups de poings sur la gueule pendant un bon dix minutes. C’est ça l’esprit des Fêtes dans ma famille.

À la forme indirecte, se câlicer de signifie plutôt « faire fi de quelque chose ou de quelqu’un, s’en moquer, s’en foutre ».

— Pour être franc, je m’en câlice de tes problèmes.

— Plus je vieillis, plus je me câlice de tout. Ça ne sera pas beau quand j’aurai 90 ans!

Câlicer son camp

L’expression câlicer son camp (ou câlicer le camp) est synonyme de « se barrer, se casser, foutre le camp ».

— Après avoir câlicé les affaires de Jules par la fenêtre, Julie a câlissé son camp. Jules ne l’a plus jamais revue.

On peut aussi « bien câlicer son camp » que « crisser son camp ». Dans ce contexte, câlicer et crisser sont synonymes. Note : Crisser est un verbe créé à partir du nom Christ.

Être en câlice

On peut être en câlice, en ostie, en criss ou en tabarnak. Dans tous les cas, on est en colère, en furie. On dit qu’on est en câlice après quelqu’un lorsqu’on est en colère contre quelqu’un.

— Le boss était en calice après moi, et je ne savais même pas pourquoi.

Les cousins de câlice

Parfois, pour atténuer le côté vulgaire et déplacé de câlice, certains lui préfèrent câline, une version beaucoup plus douce et socialement acceptée.

Parmi les déformations du juron, nous retrouvons aussi câliboire, câlife, câlique.

Nous vous invitons à lire l’article Les sacres au Québec pour approfondir vos connaissances sur cette mystérieuse habitude des Québécois.

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