Pantoute, l’adverbe qui amuse et déroute
Que veux dire l’adverbe pantoute
L’adverbe québécois «pantoute» signifie « pas du tout ». C’est la contraction de la locution pas en tout.
Dans la langue parlée québécoise, l’utilisation de pas en tout est rarissime, alors que celle de pantoute est très courante. Toutefois, son emploi est réservé à un registre familier. À noter que nous prononçons le «te» final de pantoute, comme dans le déterminant toute.
Exemples :
— Je n’ai plus pantoute le goût de poursuivre mes études de réviseur linguistique.
— Est-ce que cela vous intéresserait de vous joindre à notre groupe de prières? — Pantoute.
— Quoi? Dis-moi que tu me fais marcher? — Pantoute, je suis très sérieux. J’ai démissionné.
Nous disons parfois « pas pantoute ». Dans ce cas, le pas est une répétition du pas sous-entendu dans pantoute. C’est un amplificateur positif et non une négation supplémentaire. Pas pantoute veut alors dire « vraiment pas ».
— Est-ce que cela vous embêterait si je vous empruntais votre chaise de trop? — Pas pantoute. Faites comme chez vous.
Pas pire pantoute
Pour comprendre la locution « pas pire pantoute », il faut savoir que « pas pire » signifie assez, bien, pas mal du tout. À noter que l’omission du «si» ( pas si pire) est volontaire dans cette locution.
Exemples :
— Ton nouveau chum (copain), il est pas pire pantoute.
— Mon petit voyage dans le Sud, c’était pas pire pantoute.
Pour découvrir les amusantes utilisations du mot pire au Québec, nous vous invitons à lire l’article C’est pas si pire que ça.
Pas une miette
L’adverbe pantoute possède plusieurs synonymes bien québécois. Par exemple, l’expression pas une miette signifie aussi « pas du tout », même si d’instinct pas une miette laisse plutôt croire à un manque, à une rareté. Dans ce contexte, il ne faut donc pas se fier à son intuition.
Exemples :
— Est-ce que tu crois les promesses de Jules? — Pas une miette. Ça fait vingt ans qu’il nous ressert le même baratin.
— Je ne me suis pas gêné une miette pour lui dire tout le mal que je pensais de lui.
— Quand Julie m’a annoncé qu’elle me quittait, ça ne m’a pas dérangé une miette. Ça m’a surpris, et elle aussi.
Jamais dans cent ans!
L’expression jamais dans cent ans peut aussi être synonyme de « pantoute », mais ajoute une idée d’impossibilité dans le temps.
Exemples :
— Est-ce que tu retournerais vivre chez tes parents à la fin de tes études? — Jamais dans cent ans!
— Jamais dans cent ans que je vais entreprendre des rénovations. La dernière fois, ç’a été l’enfer. L’enfer!
— L’Insectarium de Montréal organise une dégustation de bébitte (insectes). Est –ce que tu viens avec nous? — Jamais dans cent ans que je vais mettre ça dans ma bouche.