Mettre ses culottes

L’expression québécoise mettre ses culottes signifie « réagir en prenant ses responsabilités, passer à l’action dans des moments difficiles, affronter la tempête, faire face à l’adversité, braver l’orage, tenir tête, etc. »

On l’utilise très couramment au Québec. Et on l’adresse surtout à ceux qui exercent l’autorité pour les inciter à prendre des décisions difficiles. Par exemple : « Si le gouvernement pouvait mettre ses culottes ! » 

Au Québec, le mot culotte est souvent synonyme de « pantalon ». Par exemple : « Oh non, j’ai sali mes culottes neuves ! »

À noter aussi dans le texte de l’illustration ci-dessus que les Québécois emploient habituellement le mot job au féminin, alors que les Français préfèrent l’utiliser au masculin.

Exemples :

— Pour une fois, j’ai mis mes culottes et j’ai dit ce que je pensais au patron. Voilà, je dois maintenant me chercher un nouvel emploi.

— Le ministre va-t-il enfin mettre ses culottes et défendre l’industrie de la haute couture québécoise ?

— Après un an de tergiversations, qui va enfin mettre ses culottes ?

Faire face à la musique

Comme synonyme de mettre ses culottes, de nombreux Québécois et Québécoises utilisent la locution faire face à la musique. C’est en fait un calque de l’anglais, to face the music, qui signifie « affronter la situation » ou encore « assumer les conséquences d’un geste ou d’une décision ». L’Office québécois de la langue française déconseille son utilisation.

Source : La Presse

La différence entre être tout nu et être un tout‑nu

Au Québec, le nom tout-nu désigne une personne sans ressources, sans moyens, quelqu’un de démuni, de peu d’importance. Un tout-nu peut donc être habillé. En fait, il l’est la plupart du temps.

Nous disons aussi être tout nu dans rue, ce qui signifie « ne plus rien avoir, être pauvre ».

Exemples :

— Mon beau-père a toujours pensé de moi que j’étais un moins que rien, un tout-nu. Malheureusement, le temps semble lui donner raison.

— J’en reviens pas ! Jules donne des conseils à tout le monde. Quel culot ! Il n’a pas une cenne (un sou) à la banque. Et il nous dit quoi faire alors que c’est lui le tout-nu.

— À cause de la COVID, j’ai tout perdu : mes deux restaurants, ma boulangerie, mon char (voiture). J’sus tout nu dans rue. Ne soyez pas surpris de me voir passer mes journées avec des robineux.

Au Québec, un robineux (ou robine) est un mendiant, un clochard alcoolique.

Le mot robineux est né de la déformation de l’anglais rubbing alcohol (alcool à friction).

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