Le verbe franglais pitcher et ses variantes
Le verbe franglais pitcher (prononcer « pitché ») signifie « lancer » ou « envoyer ». Ce mot est tiré de l’anglais to pitch et transformé en verbe du premier groupe français.
Pitcher peut aussi vouloir dire « faire une présentation », car depuis quelques décennies, le nom anglais pitch est souvent utilisé à la place de présentation, argument, démonstration.
Ce double emploi peut donner des phrases comme :
— Après mon pitch raté, fou de rage, j’ai pitché mon portable sur le mur.
Les Québécois utilisent aussi le verbe garrocher pour dire « pitcher avec exaspération » ou, si vous préférez, « lancer avec exaspération ».
Nous disons aussi se pitcher à terre comme synonyme de se jeter au sol, se laisser tomber.
— Les joueurs de soccer (football) se pitchent à terre à la moindre occasion.
Il n’y a pas de quoi se pitcher sur les murs
L’expression il n’y a pas de quoi se pitcher sur les murs sert à dire que quelque chose n’a rien d’extraordinaire.
Par exemple, à la sortie d’un restaurant encensé par la critique, un client légèrement déçu pourrait dire :
— C’était bien, mais vraiment, il n’y avait pas de quoi se pitcher sur les murs.
Le pitcheur
Le mot pitcheur est tiré de l’anglais pitcher, c’est-à-dire « lanceur au baseball ». Ce sport est populaire au Québec et le vocabulaire qui s’y rattache nous vient exclusivement des Américains. Nous avons donc transformé plusieurs mots anglais du baseball en une forme mutante du français. Ainsi, pour un Québécois, un catcheur est le joueur de baseball placé derrière le marbre, le receveur. Ce n’est pas un lutteur. Et nos lutteurs ne sont jamais des catcheurs. D’ailleurs, ils font de la lutte, pas du catch.
— Cette année, notre club n’ira pas loin dans les séries. On n’a plus de bons pitcheurs et le catcheur semble avoir perdu ses réflexes.
À noter que les noms pitcheur et lanceur, catcheur et receveur cohabitent dans la langue parlée. Nous utilisons aussi bien les uns que les autres.