Les maringouins sont achalants !
Au Québec, nous donnons le nom de maringouins aux moustiques.
Malgré sa sonorité amusante, le mot maringouin est loin d’être un terme affectueux. Au contraire, nous détestons les maringouins et leurs piqûres.
Exemples :
— J’aimerais ça aller à la pêche, mais il y a beaucoup trop de maringouins. Je vais plutôt rester à Montréal.
— Le seul bon côté de l’hiver, c’est qu’il n’y a pas de maringouins.
— Le virus du Nil peut se transmettre par la piqûre d’un maringouin infecté.
Les maringouins font partie de la grande famille des bébittes. Pour découvrir ce mot québécois, n’hésitez pas pas consulter l’article Bébitte ou maringouin ?
L’origine mystérieuse du mot maringouin
Le mot maringouin n’est pas à proprement parler un québécisme, car il serait originaire d’Amérique du Sud, à l’époque où les explorateurs français sillonnaient les trois Amériques.
Le Dictionnaire de Trévoux (1743), écrit à propos du maringouin : « C’est ainsi qu’on appelle dans les îles d’Amérique une espèce de petit insecte qu’on appelle cousin en France… Les peuples du Brésil appellent en leur langue cet insecte maringouy, d’où est venu le nom maringouin ».
Cet extrait, du Dictionnaire de Trévoux (1743), que l’on trouve dans la publication Les animaux du Canada en 1664, la faune indigène à la page 38, est accessible en ligne à la Bibliothèque nationale du Québec.
Dans Histoire des mots, des pays de maringouins, aussi disponible en ligne à la Bibliothèque nationale du Québec, Steve Canac-Marquis explique : « Disons tout de suite que maringouin représente ce que les linguistes appellent un terme de relation (ou terme de voyages), c’est-à-dire un mot “que les voyageurs donnent comme employé dans les pays lointains qu’ils ont visités, et qui peut donner lieu à un emprunt”. »
Les maringouins sont achalants
Dans ce contexte, le mot achalant signifie agaçant, désagréable, insupportable.
Exemples :
— Si tu penses que les maringouins sont achalants à Montréal, attends de passer un week-end à la campagne.
— Je t’avertis, si tu n’arrêtes pas de m’achaler, je te fous mon poing sur la gueule.
— Si tu penses que Jules est achalant, attends de travailler avec sa sœur. Elle est encore pire que lui.
Le verbe achaler existe aussi sous une forme pronominale. Il signifie alors s’agacer de façon réciproque.
— Impossible d’avoir la paix à la maison, mes deux garçons s’achalent sans arrêt.
— J’ai les nerfs à cran. Mes garçons n’ont pas cessé de s’achaler pendant tout le trajet. J’ai failli les abandonner sur le côté de l’autoroute.