Les bottines doivent suivre les babines
L’expression très imagée les bottines doivent suivre les babines signifie que les actions doivent suivre les paroles; que les mots ne suffisent pas, il faut passer à l’action. Les pieds (bottines) doivent donc suivre les paroles (babines).
Pour bien comprendre cette expression, il faut savoir que le mot babine est synonyme de lèvre. Par exemple : « je suis allergique aux peanuts ; dès que j’en mange, j’ai les babines qui enflent ».
L’utilisation du mot babine se limite à la langue familière, généralement lorsque le locuteur cherche à créer une image forte ou amusante. Quant au mot bottine, il est souvent employé comme synonyme de botte. Par exemple, nous disons aussi bien des bottines de marche que des bottes de randonnée.
Exemples :
— Les électeurs se demandent si les bottines du nouveau ministre suivront ses babines.
— Si on veut régler les problèmes du réchauffement climatique, il serait temps que nos bottines suivent nos babines.
— J’en ai marre de tes belles promesses. Tes bottines doivent suivre tes babines si tu veux qu’on te prenne au sérieux.
Des babines flexibles
L’expression les bottines doivent suivre les babines n’est pas figée par l’usage. Elle est employée aussi bien à l’affirmative qu’à la négative, ou adaptée librement.
Voici un exemple d’adaptation : « Climat, les babines et les bottines de Denis Coderre», titre qui coiffe l’article parlant de la rencontre entre le maire de Montréal et la mairesse de Paris.
Vous avez remarqué qu’au Québec, nous féminisons habituellement le nom des titres de fonction. Une mairesse est donc maire d’une ville et non pas l’épouse du maire. Et pour l’épouse du maire, nous disons… l’épouse du maire.
Au Québec, nous avons créé de nombreuses expressions avec le mot bottine, comme les deux pieds dans la même bottine, patiner sur la bottine, etc. Pour les connaître, nous vous invitons à consulter l’article Les différents sens québécois du mot bottine. Vous pouvez aussi consulter notre lexique québécois.