L’emballage de la moulée est écrit en lettres moulées
Au Québec, écrire en lettres moulées signifie simplement « imiter autant que possible les caractères d’imprimerie pour faciliter la lecture ». Nous disons aussi, mais plus rarement, « écrire en majuscules d’imprimerie ».
Si un agent de bord (steward ou hôtesse de l’air) vous demande de remplir le formulaire des douanes en lettres moulées, ne craignez rien, vous n’avez pas à écrire en trois dimensions.
Exemples :
— N’écrivez pas en lettres attachées (lettres cursives), mais en lettres moulées. Merci.
— Pouvez-vous réécrire votre nom en lettres moulées, s’il vous plaît? Votre écriture est illisible. Êtes-vous médecin ?
Écrire en lettres attachées
Au Québec, nous utilisons plus souvent la locution lettres attachées que son synonyme, écriture cursive.
Exemples :
— Depuis l’apparition des ordinateurs en classe, la plupart des élèves ne savent plus écrire en lettres attachées.
— Mon premier boulot, dans une maison d’édition, consistait à retranscrire à la dactylo (machine à écrire) des pages écrites en lettres attachées.
— C’est étrange qu’en lettre attachée, un b ne ressemble pas à un b.
L’autre sens du mot moulée
Il ne faut pas confondre l’adjectif moulé (en lettres d’imprimerie) et le nom moulée (nourriture en grain).
En effet, au Québec, le mot moulée signifie aussi « nourriture en grain », « farine ou pâtée pour les animaux », « tout aliment pulvérulent (aspect de la poudre) ou granuleux destiné aux animaux ».
La vitrine linguistique explique que le terme moulée est un régionalisme hérité du parler de la Normandie (France) où moulée a désigné autant ce qu’on porte à moudre au moulin que le grain moulu qu’on obtient, c’est-à-dire la mouture.
Exemples :
— Il ne reste presque plus de moulée pour les cochons. Et au prix que c’est rendu (devenu), je crois que ça coûterait moins cher si on les amenait chez McDonald.
— La hausse du prix de la moulée a fait grimper le prix de la viande. Ça doit être ça la chaîne alimentaire.
— La nourriture coûte tellement cher que bientôt nous n’aurons plus d’autre choix que de nous nourrir directement avec de la moulée. On va sauter un intermédiaire…
Nous utilisons parfois le mot moulée pour critiquer le goût ou l’apparence d’un plat peu ragoûtant.
— À la cafétéria de l’école, ils nous servent de la moulée pour les cochons.
— Ce n’est pas étonnant qu’on soit malade à l’hôpital. Ils nous donnent de la moulée pour économiser des sous.
Venez tester vos connaissances de la langue québécoise en répondant à l’un de nos amusants jeux-questionnaires.