Placoter sans arrêt
Dans son emploi le plus fréquent, le verbe placoter veut dire « bavarder de choses sans importance ». Toutefois, placoter revêt parfois une connotation négative. Ce verbe signifie alors « tenir des propos peu aimables, médire de quelqu’un ».
— Ma belle-mère placote des heures et des heures au téléphone chaque jour. Il faut lui donner qu’elle a du souffle.
— Samedi après-midi, nous avons placoté en prenant des beignes et du café plutôt que d’aller manifester avec les autres militants. Je me sens un peu honteux.
— Je m’exerce à méditer quand ma collègue Julie se met à placoter sur les autres. Son blabla produit un genre de bruit de fond qui m’aide à décrocher. C’est paradoxal, mais elle m’aide à l’ignorer.
Le dictionnaire étymologique d’Antidote précise que placoter est un emprunt à une langue d’oïl du nord-ouest. Placoter, ‘barboter’ ; de l’onomatopée klap, ‘bruit sec’.
Rien que du placotage
Le mot placotage est généralement employé dans le sens de « médisance, commérages, ragots ». On lui accole presque toujours une valeur péjorative.
— J’avais toujours rêvé de faire partie d’un ordre professionnel. Voilà, j’y suis enfin arrivé. Mais quelle déception! Les réunions ne sont que placotage et discours plats.
— Julie a transformé le placotage en une forme d’art. Elle parvient à insulter, à médire, à salir quelqu’un en ayant simplement l’air de bavarder de choses et d’autres. Un vrai talent de destruction.
— Quand on travaille dans une grosse boîte, il faut s’habituer aux placotages de corridors. Et il faut aussi apprendre à ne pas s’y fier.
Bien que placotage possède habituellement une connotation négative, il arrive que ce mot soit employé comme synonyme de « bavarder ».
— Depuis ma promotion, ce dont je m’ennuie le plus, c’est le placotage avec mes amis autour de la machine à café.
Au Québec, on placote, mais on jase aussi. Pour découvrir le verbe jaser, nous vous invitons à lire l’article Viens me jaser, mais sans la mémère.