Être né pour un petit pain
L’expression être né pour un petit pain a longtemps servi à illustrer la condition sans espoir de la collectivité québécoise. C’est l’écrivain Louis Hémon qui l’aurait popularisé dans son roman Maria Chapdelaine (1913).
Les anglophones utilisent parfois des variantes de l’expression be born for bread crumbs (être né pour des miettes de pain). Toutefois, l’expression anglaise s’applique à des individus, et non pas à un peuple dans son ensemble.
— Nous autres, les Québécois, on nous a longtemps répété que nous étions nés pour un petit pain. Mais heureusement, les choses ont changé dans les années 1960.
Aujourd’hui, cette expression sert plutôt à décrire le manque d’ambition, la résignation ou le fatalisme des individus, et non plus la misère du peuple québécois dans son ensemble.
— Mon père était dépressif. Il a toujours cru que nous étions nés pour un petit pain. Il avait tort. Aujourd’hui, je suis propriétaire de huit boulangeries partout dans la province.
Jacques Godbout n’est pas né pour un petit pain
Jacques Godbout est un intellectuel québécois qui a été aux premières loges de la Révolution tranquille des années 1960, époque où bon nombre de Québécois se sont affranchis de l’expression « être né pour un petit pain ».
Le pain au cœur de notre alimentation et de notre langue
Le pain est au cœur de notre alimentation. C’est aussi l’ingrédient principal de nombreuses expressions québécoises, comme il ne faut pas ambitionner sur le pain béni ou faute de pain, on mange la galette.
Saviez-vous qu’il n’y a pas de pain français en France ? Pour découvrir les façons différentes dont les Québécois et les Français parlent du pain, nous vous invitons à lire Les mots du pain au Québec.