Le dépanneur

Au Québec, on n’a pas de supérettes, mais plutôt des dépanneurs (le terme supérette est presque inconnu ici). Par extension, le vin de mauvaise qualité a acquis le nom vin de dépanneur.

Ces dépanneurs viennent à notre secours en nous offrant des produits de première nécessité, même si nous y achetons surtout de la bière, de la liqueurs (boissons gazeuses), des chips, du chocolat et des cigarettes.

L’emploi du mot dépanneur est si répandu dans le paysage linguistique du Québec qu’il fait également partie du vocabulaire des anglophones du Québec qui l’utilisent en prononçant « dèpannour ». Les anglophones des autres provinces canadiennes disent plutôt « convenience store ».

De nombreux petits dépanneurs offrent des livraisons en bicycle. Le mot bicycle, probablement un emprunt direct de l’anglais bicycle, est synonyme de « vélo, bicyclette ». Toutefois, malgré l’influence anglaise, nous prononçons « béssik » ou « bicycle » à la française.

Et pour terminer l’explication de l’illustration présentée, les Québécois et Québécoises emploient habituellement le mot job au féminin, contrairement aux Français.

Exemples :

— J’ai travaillé de soir dans un dépanneur pour payer mes études. J’y ai rencontré des gens tellement bizarres…

— Mon oncle est malade. Il voudrait que je reprenne son dépanneur, mais les longues heures de travail me font peur…, et les cambriolages aussi.

— Je vais au dépanneur, je n’ai plus de cigarettes. Veux-tu que je te rapporte une palette de chocolat? (Au Québec, nous disons aussi bien palette de chocolat que barre de chocolat.)

Couverture du livre Sacré dépanneur! aux Éditions Héliotrope.

Le vin de dépanneur

Les dépanneurs ont le droit de vendre du vin. Toutefois, une réglementation complexe limite le choix offert. On n’y retrouve jamais de grands crus ni de vins d’importation.

Le vin de dépanneur est donc un terme péjoratif servant à qualifier des vins de qualité inférieure. Bref, de la piquette.

On qualifie souvent les vins médiocres de vins de dépanneur même si on ne les a pas achetés dans un dépanneur.

Source : Narcity.

Exemples :

— Jules est vraiment cheap (radin). Il nous reçoit toujours avec des vins de dépanneur.

— On peut être surpris de la qualité de certains vins de dépanneur. En fait, depuis quelques années, on peut même y trouver quelques bonnes bouteilles.

— Depuis que la SAQ (la Société des alcools du Québec) est en grève, on doit se rabattre sur les vins de dépanneur. Où va le monde ? On va-tu (allons-nous) être obligé d’acheter nos fromages dans les garages ?

Le roi des dépanneurs est Québécois

Alimentation Couche-Tard est un chef de file mondial dans le marché ultra-compétitif des dépanneurs. Cette entreprise québécoise compte maintenant plus de 16 000 magasins : du Québec à l’Asie en passant par les États-Unis et l’Europe. C’est l’une des plus grandes réussites d’affaires du Québec.

Le roi des dépanneurs : Alain Bouchard, fondateur de la chaîne Couche-Tard, le plus grand regroupement de dépanneurs au monde.
Alain Bouchard est à la tête de plus de 16 000 dépanneurs répartis dans 26 pays et territoires. Source : La Presse +

 

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