Le chat est sorti du sac et t’a mangé la langue
L’expression le chat est sorti du sac signifie que le secret est maintenant connu, que le pot aux roses a été découvert, que la mèche a été vendue, que quelqu’un a finalement craché le morceau.
Le secret a été révélé ou la vérité cachée a été mise au jour, souvent de manière inattendue ou accidentelle.
Toutefois, cette tournure n’est pas à proprement parler une création québécoise, car elle est une traduction de l’expression anglaise the cat is out of the bag.
Exemples :
— Le maire s’est embourbé dans ses explications et le chat est finalement sorti du sac. Ils vont faire des coupes à la SPCA (Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux).
— Le patron pensait garder les mises à pied secrètes jusqu’à la réunion de vendredi, mais quelqu’un a fait couler (fuiter) l’info. Le chat est sorti du sac pas mal plus vite que prévu.
— Ma sœur essayait de cacher qu’elle était enceinte, mais ses courses aux toilettes la main devant la bouche ont mis la puce à l’oreille de maman. Le chat est sorti du sac au souper de famille hier soir.
Le chat lui a mangé la langue?
Lorsqu’une personne garde volontairement le silence, alors qu’on s’attendrait à ce qu’elle parle, et qu’elle refuse de répondre, on dit que le chat lui a mangé la langue. Cette expression est synonyme d’avoir avalé sa langue[/fr|.
Le chat lui a mangé la langue est une traduction de l’expression anglaise the cat has got one’s tongue.
Cette expression est souvent utilisée de manière taquine ou sarcastique dans le but d’inciter quelqu’un à s’exprimer, surtout dans des situations où son silence est inhabituel ou gênant. Elle peut être employée sous forme de question ou d’affirmation, selon le contexte.
Exemples :
— Mon garçon refusait de me dire pourquoi il avait fait de la retenue. Alors, je lui ai dit : le chat t’a mangé la langue? Et il s’est mis à pleurer.
— Alors, mon chéri, qu’est-ce que tu penses de ma nouvelle coupe de cheveux? Quoi, le chat t’a mangé la langue? Dis quelque chose! Tu m’angoisse.
Le minou québécois
Tout comme en d’autres régions francophones, les habitants du Québec ont l’habitude d’utiliser l’expression « minou » pour désigner affectueusement leur chat. Ils s’en servent aussi comme un petit mot amoureux.
Toutefois, le minou québécois se distingue de son cousin français lorsqu’il désigne de petits amas floconneux de poussière, des pelotes de mousse, de peluche, de poils.
Nous disons alors aussi bien « des minous » que « des moutons » de poussière. Dans ce contexte, les deux animaux sont équivalents.
— Je suis soulagé. Le médecin m’a dit que j’étais allergique aux minous (poussière), mais pas aux minous (chat) que j’aime tellement.
— C’est lorsque j’ai invité ma nouvelle blonde (copine) pour la première fois chez nous que j’ai remarqué qu’il y avait des minous partout.
Si c’est bon pour minou, c’est bon pour pitou
L’expression Si c’est bon pour minou, c’est bon pour pitou dépasse l’univers du monde animalier. En effet, les Québécois l’utilisent pour dire que si une règle, un privilège ou un traitement s’applique à quelqu’un, cette règle, privilège ou traitement devrait s’étendre aux autres personnes dans des situations comparables. Cette expression est une façon amusante de défendre la justice et l’égalité dans un contexte familial, professionnel ou social.
Exemples :
— Le slogan du syndicat est « Si c’est bon pour minou, c’est bon pour pitou » demandant que les avantages accordés aux cadres doivent aussi s’appliquer aux employés.
— À Noël, ma grand-mère a insisté pour que ses petits-enfants puissent aussi manger la bonne bûche. « si c’est bon pour minou, c’est bon pour pitou ».
— Quand mon frère a demandé une augmentation de son allocation, mes parents ont décidé de nous donner le même montant à tous les deux en disant : « si c’est bon pour minou, c’est bon pour pitou. » Mon frère était drôlement frustré que j’obtienne la même chose sans avoir eu à le demander.
L’ordre n’a aucune importance, nous pouvons aussi bien dire si c’est bon pour minou, c’est bon pour pitou que si c’est bon pour pitou, c’est bon pour minou.
Le chat sauvage
En français standard, le chat sauvage est un chat domestique retourné à l’état sauvage. Mais au Québec, ce chat sauvage peut aussi désigner un raton laveur : un mammifère carnivore d’Amérique aux yeux cerclés de noir et à la queue annelée.
De plus, le terme chat sauvage s’applique aussi au lynx roux, le wildcat anglais.
Lorsqu’on porte un manteau de chat sauvage, on peut donc être vêtu de peaux de ratons laveurs ou de celles de lynx roux. Il est toutefois plus probable que le manteau soit fait en raton laveur, car ces animaux sont nombreux au Québec, contrairement aux lynx, beaucoup plus rares sur notre territoire.
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