Je suis fourré

Des lecteurs nous ont demandé des éclaircissements sur les nombreux sens du verbe fourrer.

Au Québec, le verbe fourrer possède plusieurs significations très différentes les unes des autres. Certaines sont amusantes, d’autres sont carrément vulgaires et toutes appartiennent à la langue familière. Ce large éventail de sens explique pourquoi ce verbe déroute tant les non-Québécois.

Je suis fourré

Au Québec, «être fourré» peut signifier « être perdu », « être dans l’erreur », tandis que «se fourrer» peut vouloir dire « se gourer, se tromper ».

— Zut, je me suis fourré en remplissant le formulaire. Je dois recommencer.

— Je me suis fourré dans mon examen. J’ai appliqué la mauvaise formule mathématique.

— Je me suis complètement fourré dans l’évaluation des coûts. Je dois retourner voir le client. Je sens que je vais me faire engueuler.

Je me suis fait fourrer

Se faire fourrer peut vouloir dire « se faire avoir, se faire niquer »; et fourrer quelqu’un, c’est l’exploiter, le duper.

— Je pensais avoir réussi une bonne affaire, et finalement, je me suis simplement fait fourrer.

— Le mécanicien a encore essayé de me fourrer. Cette fois, je veillais au grain.

— Julie se fait toujours fourrer par ses chums (amoureux).

Ce dernier exemple, celui de Julie, illustre très bien l’une des principales difficultés de compréhension du verbe fourrer. En effet, ici, fourrer peut être un synonyme d’« arnaquer » ou de « baiser ». Dans le prochain exemple, il n’y a plus d’ambiguïté possible.

— Mon ex-conjoint ne voulait jamais sortir. Tout ce qu’il voulait c’était boire de la bière pis fourrer.

J’ai fourré le chien

L’expression fourrer le chien peut surprendre, et même rendre mal à l’aise celui qui ne connaît que le sens vulgaire du verbe fourrer. Toutefois, rassurez-vous, l’expression « j’ai fourré le chien » n’a aucune connotation sexuelle. Cette étrange expression signifie « perdre son temps » ou « éprouver des difficultés ».

Nous employons aussi j’ai fucké le chien (prononcé « foké »), qui est la version franglaise de « j’ai fourré le chien ». Les deux expressions sont synonymes.

J’ai fucké le chien tout l’après-midi à essayer de réparer le lave-vaisselle.

Il arrive aussi que fucker le chien signifie « semer la pagaille, la zizanie ».

— Chaque fois qu’il vient à Noël, il fucke le chien et gâche la fête.

Pour découvrir d’autres mots ou expressions du Québec, nous vous invitons à consulter notre dictionnaire québécois.

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