Frapper son Waterloo

L’expression très imagée frapper son Waterloo signifie « connaître un échec, rencontrer un obstacle infranchissable ». Son utilisation est largement répandue au Québec. C’est pourquoi plusieurs Québécois sont surpris d’apprendre qu’elle est inconnue de nombreux Français. En fait, cette expression est une traduction de l’anglais he met his Waterloo qui fait référence à la défaite de Napoléon aux mains des Anglais. Napoléon a littéralement frappé son Waterloo !

Frapper son Waterloo
Napoléon a frappé son Waterloo !

Exemples :

— Will Smith a frappé Chris Rock durant la cérémonie des Oscar. Sans le savoir, il venait aussi de frapper son Waterloo.

— Le Brésil a frappé son Waterloo à la Coupe du monde 2022.

— En 2008, le capitalisme financier a frappé son Waterloo. Mais depuis, personne n’a rien appris.

Nous disons aussi « pogner son Waterloo ». Dans ce contexte, le verbe passe-partout pogner signifie « subir ».

Frapper un mur

Tirée de l’anglais to hit a wall, l’expression frapper un mur signifie « être arrêté dans ses projets, se buter à un obstacle ». Frapper un mur désigne un revers lié à un projet précis, une grave difficulté qui pourrait être contournée éventuellement, alors que frapper son Waterloo renvoie à un échec final.

Frapper un mur peut aussi vouloir dire « essuyer un refus catégorique ».

Titre d’un article avec « frapper un mur »

L'opposition frappe un mur
Source : La Presse

Exemples :

— J’ai frappé un mur avec la faillite de mon restaurant. Je crois que ma carrière de chef est terminée. Je suis maintenant barista chez Starbuck. Toute une débarque. (chute, échec) !

— J’ai déménagé à New York en juillet 2008 pour faire carrière dans la finance. J’ai frappé tout un mur avec la crise des surprimes.

— Dès que j’ai ouvert la bouche pour demander une augmentation de salaire, j’ai su que j’avais frappé un mur.

Frapper un mur de brique

Certains ajoutent « de brique » à l’expression frapper un mur. L’image est plus forte, mais le sens reste identique.

Frapper un nœud

En plus de frapper un mur, on peut aussi frapper un nœud. On est alors arrêté dans ses projets par la rencontre d’une difficulté imprévue. Cette expression est équivalente à tomber sur un os.

Frapper un nœud tirerait son origine de l’univers des bûcherons et des artisans du bois. En effet, comme les nœuds sont plus durs que le reste du bois, ils sont plus difficiles à scier ou à sculpter.

Exemples :

— L’industrie du bois d’œuvre a frappé un nœud avec les nouvelles taxes à l’importation américaines.

— Durant l’entrevue d’embauche, j’ai frappé un nœud quand j’ai tenté de leur faire croire que j’avais beaucoup d’expérience. J’avais oublié qu’il est difficile d’avoir dix ans d’expérience dans une profession qui n’existait pas il y a cinq ans.

— Mon beau-frère ébéniste a frappé un nœud avec la nouvelle gérante de crédit de sa banque. Elle lui a refusé son prêt pour l’achat, de nouveaux équipements. Il n’aura bientôt plus le choix de ressortir sa vieille égoïne.

Pour découvrir d’autres expressions québécoises, n’hésitez pas à visiter le lexique de la langue québécoise.

Ou si vous désirez vous divertir tout en apprenant, les créateurs du site Traduction du français au français ont créé un quiz sur Napoléon sur le site Qui dit vrai ? Quiz.

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