Être une germaine
L’expression québécoise être une germaine est un jeu de mots créé par la combinaison des verbes gérer et mener ( gère mène) et qui sert à décrire une femme autoritaire et contrôlante.
Les germaines se font accuser d’être étouffantes, inflexibles. Il n’existe pas de synonyme masculin. On ne peut pas qualifier un homme de germain. On peut toutefois dire de lui qu’il est bosseux, mais ce n’est pas un équivalent exact.
En effet, un bosseux aime bien donner des ordres à tout un chacun, mais il fait rarement le travail lui-même. Tandis que si la germaine se plaint que le ménage n’est pas fait son goût, elle refera tout le travail. Quant au bosseux, ou la bosseuse (la forme féminine existe), il ou elle se contentera de critiquer sans faire quoi que ce soit d’autre.
Exemples :
— Je ne reconnais plus Jules depuis qu’il a épousé sa germaine. Il n’est plus que l’ombre de lui-même.
— La nouvelle patronne est une vraie germaine. Fini les retards. On va devoir arriver à l’heure.
— Quand j’ai commencé à fréquenter Julie, je n’aurais jamais imaginé qu’elle puisse devenir une germaine.
Germaine, respire par le nez !
L’expression respire par le nez signifie « calme-toi, contrôle-toi, arrête de paniquer ».
Exemples :
— Commence par respirer par le nez et après on verra comment on peut régler ton problème.
— Avant que tout le monde ne grimpe dans les rideaux, je suggère que l’on prenne le temps de respirer par le nez.
Au Québec, grimper dans les rideaux signifie s’emporter, perdre patience alors qu’en France cette expression veut plutôt dire éprouver un désir sexuel. Attention au quiproquo.
Au Québec, nous employons parfois le mot respire comme synonyme de « souffle » ou de « respiration ».
— Avant de monter sur la scène, prends un bon respire pour te calmer.
— Avant de perdre mon calme, j’ai pris un grand respire comme ils nous l’ont montré dans le cours de yoga.
Germaine, relaxe tes hormones
L’expression respire par le nez possède un autre équivalent québécois. Il s’agit de relaxe tes hormones que nous utilisons pour dire à quelqu’un de se calmer. Nous disons aussi bien « relaxe tes hormones » que « calme-toi les hormones ».
Exemples :
— Ça m’enrage quand mon ado me dit de me calmer les hormones!
— Relaxe tes hormones et reviens me voir dans dix minutes quand tu seras plus parlable.
L’adjectif parlable signifie « à qui on peut parler facilement ».
Une personne parlable est donc ouverte à la discussion, capable de faire des compromis, alors qu’une personne qui n’est pas parlable refuse tout compromis, elle est bouchée.
Vous être curieux de découvrir des expressions québécoises liées à l’énervement, découvrez l’article Calmons-nous les nerfs !.