Être habillé comme la chienne à Jacques
Que veux dire l’expression être habillé comme la chienne à Jacques ?
L’expression québécoise «être habillé comme la chienne à Jacques» signifie « être très mal habillé », « être habillé de façon négligée » ou « porter des vêtements qui ne conviennent pas à une situation », par exemple, porter des vêtements extravagants à un enterrement.
Cette expression, très courante au Québec, possède de nombreuses variantes comme être arrangé, attelé, attriqué ou attifé comme la chienne à Jacques.
Exemples :
— Je ne peux pas croire que Julie ait tellement manqué de jugement! Elle s’est présentée devant le juge habillée comme la chienne à Jacques. Aucun décorum! Elle n’avait aucune crédibilité.
— Au mariage de mon frère, mon père est venu avec sa nouvelle blonde (petite amie), une guédaille (femme aux mœurs légères) habillée comme la chienne à Jacques. S’il voulait créer un malaise, il a réussi.
— Jules est millionnaire, mais il s’habille toujours comme la chienne à Jacques. Il ressemble à un robineux (mendiant). Trop cheap (pingre) pour s’acheter du beau linge (de beaux vêtements).
Mais qui est Jacques? Les origines de cette expression
Il existe deux hypothèses pour expliquer l’origine de cette expression si vivante au Québec.
1 — Habillé comme la chienne à Jacques serait née dans le Bas-du-Fleuve au 19e siècle. À cette époque, Jacques Aubert aurait eu une chienne malade qui perdait tous ses poils. Pour l’aider à affronter les hivers rigoureux de ce coin de pays, Jacques Aubert l’aurait habillé de vieux chandails. (Au Québec, un chandail est tout tricot qui s’enfile par la tête.)
L’expression tirerait son origine de l’allure ridicule de cette pauvre chienne qui devait combattre à la fois la maladie et le froid glacial.
2 — Une autre hypothèse suggère plutôt que le nom Jacques serait une déformation du mot jaque, qui signifie « manteau de protection en cuir dont on habillait les lévriers pour la chasse au sanglier ».
Ce manteau donnait un air ridicule aux chiens. Le mot jaque est ensuite tombé en désuétude, mais pas l’expression qui n’avait besoin que d’une petite transformation pour survivre jusqu’à nous.
Le pléonasme être attifé comme la chienne à Jacques
Parmi les nombreuses variantes de cette expression, nous entendons souvent « être attifé comme la chienne à Jacques ». C’est en fait un pléonasme, car la définition du verbe attifer est « vêtir de façon ridicule ou trop recherchée ».