Être gelé

Cette année, les grands froids n’ont épargné personne au Québec. Nous profitons de cette épreuve pour vous faire découvrir les différents sens de la locution être gelé.

Pour commencer, être gelé signifie, comme on peut le déduire, « avoir très froid ». Il n’y a donc aucune surprise. Toutefois, être gelé peut aussi vouloir dire « être camé, défoncé, drogué ». Ce sens surprend les francophones des autres pays.

De plus, geler peut vouloir dire «anesthésier localement». Par exemple, un dentiste gèle la gencive de son patient avant de lui faire un plombage. Du moins, on l’espère pour le patient. Et l’expression être gelé comme une crotte signifie « avoir extrêmement froid».

Être gelé comme une crotte

Le froid intense fait partie intégrante de la culture québécoise. Voilà pourquoi la locution être gelé entre dans des comparaisons telles que : être gelé comme une crotte, être gelé comme un rat.

Les extensions à la locution être gelé agissent comme des superlatifs. C’est une façon de dire qu’on n’a pas seulement froid, mais que le temps glacial nous fait souffrir le martyre.

Se baigner le jour de l’An. Quelle tradition stupide! J’étais gelé comme une crotte!

— Allez, on rentre, je suis gelé comme une crotte.

— En revenant de leur première journée de ski au Québec, les touristes français ne disaient pas un mot dans l’autobus. Ils étaient gelés comme des rats.

Être gelé ou être chaud?

L’expression être gelé peut aussi vouloir dire « être camé, défoncé, drogué ». Notez que l’expression être camé est très peu utilisée au Québec. Être défoncé et être drogué sont plus courants.

Jules était gelé ben raide. Il est resté inconscient sur le plancher toute la journée.

— Jules a dit au juge qu’il ne se souvenait de rien parce qu’il était trop gelé durant les évènements.

— Jules était tellement gelé que je pensais qu’il était mort d’une overdose. J’ai appelé les ambulanciers.

— Quand je suis rentré à la maison, j’ai trouvé mon fils et ses amis gelés ben durs. Ça m’a donné tout un choc.

Être gelé est employé lorsqu’une personne est intoxiquée à la drogue, tandis que la locution être chaud sert à décrire une personne ivre, qui a bu trop d’alcool. Ces expressions ne sont pas interchangeables. Gelé est lié à la drogue et chaud, à l’alcool.

Le père Noël était chaud. On a dû lui payer un taxi pour qu’il retourne chez lui.

— À la fin de la soirée, tout le monde était chaud.

— J’étais ben chaud quand je lui ai demandé de m’épouser. Elle a dit oui… Je ne sais pas comment me sortir de ce pétrin.

— Dès que Jules est un petit peu chaud, il se met à insulter tout le monde.

Pour décrire une personne légèrement ivre, éméchée, on utilise parfois l’adjectif chaudasse.

— Je n’ai jamais vu mon père saoul, mais chaudasse, ça oui!

— Je n’aime pas perdre le contrôle, mais j’aime bien être un petit peu chaudasse.

— Fido a léché la bière renversée sur le plancher. C’est la première fois que je voyais un chien chaudasse.

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