Refouler au lavage
Au Québec, comme ailleurs dans le reste de la francophonie, le verbe refouler signifie « faire reculer, refluer (des personnes ou des liquides), refuser d’extérioriser un sentiment, etc. »
Toutefois, au Québec, refouler signifie aussi « rapetisser, rétrécir, se tasser ». Nous utilisons ce verbe pour décrire des vêtements ou des tissus qui ont rétréci au lavage ou dans la sécheuse (le nom du sèche-linge en québécois).
Exemples :
— Oh non! Ma belle chemise neuve a refoulé au lavage.
— Ne mettez jamais cette blouse dans la sécheuse. Sinon elle va refouler et vous ne pourrez plus la porter.
— J’exige un remboursement. La vendeuse m’avait juré que le tissu ne refoulerait pas au lavage.
Les humains aussi refoulent
À l’occasion, nous employons le verbe refouler pour parler des personnes âgées qui sont devenues plus petites au fil des décennies.
Exemples :
— J’ai refoulé de quelques centimètres depuis mes vingt ans. La descente se poursuit.
— Bonjour Papy. Est-ce que c’est moi qui ai grandi ou c’est toi qui as refoulé?
— J’ai 85 ans et je n’ai presque pas refoulé. Je fais encore 1 m 85… en me plaçant sur la pointe des pieds.
Fouler ou refouler?
Nous utilisons aussi bien fouler que refouler comme synonymes de « rapetisser, rétrécir ».
Exemples :
— Je vais te donner mes pantalons. Je ne peux plus les mettre, ils ont foulé au lavage.
— Le vendeur m’avait juré que ma chemise ne foulerait pas au lavage. Quel menteur!
— Le beau chandail de laine a refoulé à l’eau chaude.
Ce verbe tirerait son origine du moyen français. À l’époque, fouler voulait dire « se comprimer ».
Finalement, de nombreux dictionnaires présentent le verbe écourticher comme un québécisme synonyme de «couper trop court». Par exemple, écourticher un vêtement.
— Julie a écourtiché sa jupe et elle le regrette amèrement.
Mais ce mot est très rarement utilisé de nos jours. On le retrouve surtout dans les dictionnaires.
Si vous désirez découvrir d’autres mots du Québec, n’hésitez pas à consulter notre lexique.