Se faire griller au Québec
Au Québec, le verbe griller est parfois employé comme synonyme du verbe bronzer. Après une exposition au soleil, nous grillons ou nous bronzons. Les deux termes sont utilisés dans la langue parlée.

Les vacanciers d’Europe qui viennent se prélasser sur les plages de nos nombreux lacs seront donc surpris de découvrir qu’au Québec, on grille beaucoup. Eh oui, comme les saucisses.
— Le bonheur pour moi, c’est me faire griller la bedaine au Mexique durant le mois de janvier.
— Mon voisin est étrange. Il passe ses journées, allongé sur une chaise longue, à se faire griller dans son entrée de garage. Et son costume de bain (maillot de bain) est beaucoup trop petit!
— J’avais prévu passer la première année de ma retraite à me faire griller en Floride. La COVID a changé mes plans. Je crois que je vais m’acheter des skis.
Nous devons apporter une précision : les verbes griller et bronzer ne sont synonymes que dans ce contexte. Nous ne pouvons pas les interchanger dans d’autres situations. Par exemple, nous disons « de la viande grillée », jamais « de la viande bronzée ».
Je ne grille pas, je pleume
Que veut dire le verbe pleumer au Québec?
Pleumer, c’est perdre une couche superficielle de peau, généralement après un coup de soleil. Pleumer est donc synonyme de « peler ».

— J’ai l’air idiot avec le nez qui me pleume. Pourtant, j’avais mis une bonne couche de crème solaire.
— Moi, je ne bronze jamais. J’attrape un coup de soleil, je rougis, puis je pleume. Ma peau est soit rouge homard ou blanc drap de fantôme.
— Quand j’étais enfant et que je pleumais, je m’amusais à tenter d’enlever les plus grosses lamelles de peau sans les déchirer.
En costume de bain sur la plage
Les Québécois ne portent pas toujours un maillot de bain à la plage, mais ils ne sont pas des adeptes du nudisme pour autant. En effet, au Québec, nous enfilons un costume de bain.
Ce n’est pas plus chic qu’un maillot de bain, c’est exactement la même chose. Ce sont deux synonymes.

— Je déteste avoir à m’acheter un costume de bain. Chaque fois que j’entre dans une cabine d’essayage, je me trouve gros.
— Oh non! Je ne peux pas aller me baigner. J’ai oublié mon costume de bain à la maison.
— Les costumes de bain pour hommes sont en solde jusqu’à la fin du mois d’août.
Enfin! Je vais me faire chauffer la couenne
En vacances au soleil, les Québécois se font chauffer la couenne. Eh oui, chez nous la couenne n’est pas seulement la croute tendre de quelque chose, ou de la peau de porc flambée. C’est aussi, dans un registre familier, de la peau humaine.

L’auteur-compositeur-interprète québécois Paul Piché a d’ailleurs écrit dans sa chanson Heureux d’un printemps :
Heureux d’un printemps qui me chauffe la couenne
Triste d’avoir manqué encore un hiver
J’peux pas faire autrement, ça me fait de la peine
On vit rien qu’au printemps
Le printemps dure pas longtemps.
On dit aussi se dorer la couenne au soleil.
— Le bonheur pour moi, c’est me dorer la couenne sur une plage à Cuba.
Pour découvrir les autres sens québécois du mot couenne, nous vous invitons à consulter l’article Avoir la couenne dure.