Des mitaines pour le froid, la chaleur, le sport et pour écrire
Les fameuses mitaines québécoises sont les moufles françaises (un mot presque inconnu au Québec), c’est-à-dire des pièces de vêtements recouvrant entièrement la main en ne séparant que le pouce.
En France, les mitaines sont des gants laissant à nu les deux dernières phalanges des doigts.
Certain disent que mitaine serait une déformation du mot anglais mitten, lui-même issu du vieux français mitaine. Un retour du balancier.

— Les mitaines de motoneige, ce n’est pas très joli, mais c’est la seule façon que j’ai trouvée pour ne pas geler des mains.
— Vous souvenez-vous des mitaines en laine tricotées de notre enfance? Elles prenaient parfois des jours à sécher sur les calorifères.
— Dans ma classe, j’ai un jeune étudiant qui vient d’arriver de Madagascar. Il trouve notre hiver si froid qu’il porte des gants sous ses mitaines.
Les mitaines pour le four
Nous portons des mitaines pour nous protéger du froid, mais nous en avons aussi pour nous prémunir contre la chaleur. Pour sortir les plats du four, nous utilisons des mitaines pour le four, que nous appelons aussi parfois des poignées.
— J’ai été stupide. Trop pressé, je n’ai pas pris mes mitaines pour le four. J’ai simplement utilisé une serviette et je me suis brûlé au deuxième degré.
La préposition change selon le locuteur, nous disons aussi bien « mitaines de four » que « mitaines à four » ou « mitaines pour le four ».
Les mitaines dans les sports
Même si le baseball est un sport d’été, nous y jouons aussi bien avec des gants que des mitaines de baseball. Les deux termes sont utilisés. Souvent, nous disons aussi une mitte de baseball, une déformation du mitt anglais.
Au hockey, même s’il fait froid, nous jouons avec des gants de hockey, à l’exception du gardien de but qui attrape les rondelles (palets) avec sa mitaine de gardien.

L’autre gant du gardien, celui avec lequel il tient son bâton (crosse) est surnommé familièrement le biscuit, à cause de sa forme rectangulaire.
Écrire à la mitaine
Pour un non-Québécois, il est difficile de déduire avec justesse le sens de l’expression faire quelque chose à la mitaine. En effet, on pourrait croire qu’écrire à la mitaine implique une écriture maladroite étant donné la présence d’une mitaine.
Mais il n’en est rien. Faire quelque chose à la mitaine signifie « exécuter une tâche à la main, de façon manuelle ».
— C’est étrange pour nous les plus vieux de voir que les plus jeunes ne savent presque plus écrire à la mitaine.
— À la fin de la soirée électorale, il y a eu un bogue informatique. Il a fallu recompter tous les votes à la mitaine.