Cinq expressions québécoises que les Français devraient utiliser
Dans sa section Langue française, Le Figaro suggère aux Français d’utiliser cinq expressions québécoises, méconnues en Europe, mais d’usage très courant au Québec.
1 — Chanter la pomme
3 — Passer la nuit sur la corde à linge
5 — S’enfarger dans les fleurs du tapis
Nous vous présentons ces cinq expressions amusantes avec, en boni, des liens vers les articles qui leur sont consacrés.
1 — Chanter la pomme
L’expression chanter la pomme signifie « faire la cour à quelqu’un, chercher à séduire ». Mais cette pomme n’est pas, comme on pourrait le déduire, le fruit défendu de la Bible, responsable de tous les maux du monde. Dans cette expression, pomme serait un glissement phonétique du mot paume, à l’époque où les rencontres galantes se limitaient à des touchers furtifs de la paume des mains.
— Plus personne ne sait chanter la pomme aujourd’hui, le Web a détruit le romantisme avec ses sites de rencontres.
Pour approfondir votre connaissance sur cette expression et aussi découvrir le « chanteur de pomme », une locution péjorative, lisez l’article Chanter la pomme.
2 — Frapper son Waterloo
L’expression frapper son Waterloo signifie « connaître un cuisant échec ». La plupart des Québécois sont surpris quand ils apprennent que les Français n’utilisent pas cette expression, car elle fait référence à Napoléon. Cela s’explique par le fait que c’est une traduction de l’expression anglaise to meet one’s Waterloo.
— Hitler a frappé son Waterloo en attaquant la Russie.
Est-ce que les expressions frapper son Waterloo et frapper un nœud sont synonymes? Pour découvrir la réponse, consultez l’article Frapper son Waterloo.
3 — Passer la nuit sur la corde à linge
L’expression passer la nuit sur la corde à linge signifie « avoir passé une très mauvaise nuit » ou « ne pas avoir pas dormi du tout ». Quant à la corde à linge, elle se retrouve, ou se retrouvait, derrière la plupart des habitations québécoises, même les logements urbains sans cour. La corde à linge est alors simplement reliée à un poteau muni d’une poulie.
— Jules est arrivé à son mariage les cheveux en broussailles, les yeux cernés. Il avait l’air d’avoir passé la nuit sur la corde à linge. Son allure a fait potiner sa belle-famille durant toute la noce.
Consultez l’article Passer la nuit sur la corde à linge, où vous découvrirez aussi les sens du verbe corder et de l’expression donner de la corde à quelqu’un.
4 — Niaise pas avec le puck
Pour comprendre l’expression niaise pas avec le puck, il faut d’abord savoir qu’un puck est un disque de caoutchouc, épais et durci, dont on se sert pour jouer au hockey sur glace, appelé palet en France. Et, dans ce contexte, le verbe niaiser signifie « perdre son temps, hésiter ».
Ne pas niaiser avec le puck signifie donc « agir promptement, décider rapidement ».
La version affirmative, niaiser avec le puck veut dire l’opposé, c’est-à-dire « tergiverser, tourner autour du pot ».
— Si un jour on veut sauver l’environnement, il va falloir arrêter de niaiser avec le puck.
Pour approfondir votre connaissance de la famille étendue du mot niaiser, venez lire l’article Niaiseux, niaisage, et autres niaiseries québécoises.
5 — S’enfarger dans les fleurs du tapis
Cette expression imagée se comprend facilement si l’on sait que le verbe s’enfarger signifie « perdre l’équilibre en accrochant une jambe ou un pied ».
S’enfarger dans les fleurs du tapis signifie « se laisser arrêter par de menus obstacles ou par des difficultés imaginaires ». C’est faire preuve de minutie pour des détails sans importance, c’est couper les cheveux en quatre.
— Le piège quand on a un travail analytique, c’est de passer sa vie à s’enfarger dans les fleurs du tapis.
Si nous voulons enfarger quelqu’un, est-ce que nous pouvons lui faire une jambette? Pour connaître la réponse, vous n’avez qu’à consulter l’article S’enfarger dans les fleurs du tapis.