C’est le retour de la rentrée des classes
Au Québec, la rentrée des classes coïncide avec le retour à l’école, un emprunt au back to school anglais. Les deux formules se côtoient, bien que la rentrée des classes (ou rentrée scolaire) gagne beaucoup de popularité depuis quelques années.
Couler un cours
Quelle est la hantise des écoliers québécois en ce début d’année scolaire? Couler leurs cours!
Être recalé dans le sens d’« échouer à un examen » ou de « rater un test » est très peu utilisé au Québec. Dans la langue parlée, nous disons plutôt couler un examen ou couler un test. Cela donne souvent des phrases amusantes comme : « J’ai peur de couler mon cours de natation. »
Pocher un examen
Nous utilisons aussi le verbe pocher pour dire que nous avons échoué à un examen. Dans ce contexte, les verbes pocher et couler sont synonymes.
Exemples :
— J’ai encore poché mon examen de français.
— Je n’avais jamais poché un cours de ma vie avant ce stupide examen de conduite automobile.
— Je sais que mon prof me déteste. Il va tout faire pour me faire pocher mon examen. C’est un sadique, j’te dis.
Je suis trop poche
Nous employons le mot poche dans plusieurs situations. Dans le contexte scolaire, l’adjectif ou l’attribut poche signifie « nul ».
Exemples :
— Je n’ai aucune chance d’obtenir mon diplôme, je suis trop poche en mathématiques.
— J’ai peur de couler mon examen, car je suis trop poche en français.
Employé en tant que nom, poche peut désigner une personne maladroite ou incompétente.
— Je parie que l’équipe de foot de l’école va perdre tous ses matchs. Ils ont juste choisi des poches à la défense.
Pour en connaître plus sur les différentes variations du mot poche, nous vous invitons à consulter l’article Être un deux de pique ou être poche.
Le bal de graduation
À la fin de l’année scolaire, s’ils ne coulent pas leurs examens, les étudiants auront la chance de graduer. Cet anglicisme, abondamment utilisé, est synonyme d’« obtenir un diplôme ».
Les adolescents québécois ne vont pas au lycée; ils vont à la polyvalente, qui est presque l’équivalent du high school américain si populaire dans les films et si ennuyant dans la vie.
À la polyvalente, les jeunes Québécois suivent le cours secondaire qui dure normalement cinq ans (de l’âge de 12 ans à 17 ans).
Ceux qui terminent avec succès leur secondaire iront à leur bal de graduation, un autre anglicisme. La graduation est la remise des diplômes, la collation des grades » (cette dernière locution est peu utilisée au Québec). Le bal de graduation ou bal des finissants est la fête qui réunit les diplômés à la fin d’un cycle d’études. Le film Carrie se déroule durant un bal de graduation.
Le bac de l’un n’est pas le bac de l’autre
Le système scolaire québécois est très différent du système français. Encore une fois, nous utilisons les mêmes mots, mais pour exprimer des réalités différentes.
Par exemple, le bac français et le bac québécois ne sont pas équivalents. Le bac québécois s’obtient cinq années après le secondaire, soit après deux années de Cégep [préspécialisation] et trois années d’université. Voilà pourquoi les Québécois sont surpris d’entendre un Français au visage d’adolescent dire qu’il a déjà terminé son bac. On déduit alors qu’il est une bolle, c’est-à-dire une personne très intelligente, très douée pour les études.
Pour approfondir vos connaissances sur le mot bolle, nous vous conseillons de lire l’article Tu es une grosse bolle.