Caler sans se caler
Au Québec, le verbe caler est utilisé à plusieurs sauces. En plus des sens partagés avec les Français, les Québécois ont donné plusieurs autres significations au verbe caler. Nous vous en présentons cinq.
1 — Caler : perdre ses cheveux.
« As-tu vu Richard? Il cale exactement comme son père. »
2 — Caler dans quelque chose : enfoncer dans un liquide, une matière molle.
« Alexis a calé son petit frère dans la piscine pour lui faire peur. »
3 — Caler quelqu’un : l’humilier, le ridiculiser.
« Je déteste aller chez mes beaux-parents. Ils me calent sans cesse devant tout le monde. »
4 — Caler une bière : avaler d’un trait.
« Jules ne sait pas boire, il cale ses bières sans prendre le temps de respirer. Il est tellement grossier. »
5 — Se caler : s’enfoncer dans l’erreur, le ridicule.
« Plus Jules se justifiait, plus il se calait. »
Caler, l’étape avant d’être un genou
Lorsqu’une personne cale, elle doit se préparer à devenir chauve. Comme synonyme de chauve, les Québécois utilisent certaines expressions comme un genou pour décrire une personne sans cheveux. Nous disons aussi une patinoire à poux.
Je vais te caller
Il nous est impossible de parler du verbe caler sans mentionner le verbe caller, une déformation de l’anglais to call. Malgré leur proximité phonétique, ces deux verbes expriment des réalités très différentes. À noter que l’orthographe varie selon les auteurs. Certains écrivent câller (plus près de la prononciation), d’autres caller.
Caller : appeler quelqu’un
« Je finis ma réunion et je te calle tout de suite après. »
Caller : appeler un animal en imitant son cri, principalement durant la chasse.
« Prépare-toi à tirer, Gérard va caller l’orignal. »
Caller : mener une danse folklorique en annonçant ses figures.
Ce sens est relativement peu connu, utilisé presque exclusivement par ceux qui connaissent la danse folklorique.
« Ce soir, c’est Gérard qui va caller les danses.»
Recaler est synonyme de couler
Le verbe recaler, dans le sens échouer à un examen, rater un test est très peu utilisé au Québec. Nous disons plutôt couler un examen, couler un test. Cela donne parfois des phrases amusantes comme celle-ci :
« J’ai coulé mon examen de natation.»
Nous disons aussi pocher un examen.
« J’ai poché mon examen de français, ma mère va me tuer.»
Nous utilisons aussi l’adjectif poche qui signifie être nul, maladroit, peu doué. Poche peut aussi être utilisé comme un nom.
« On n’a aucune chance de gagner, on a trop de poches dans notre équipe.»
Pour connaître toutes les subtilités du mot poche, nous vous invitons à lire l’article Être un deux de pique ou être poche.