Boquer, un verbe québécois

Que veux dire le verbe franglais boquer?

Boquer signifie « refuser d’obéir, refuser d’avancer ».

Quant à l’adjectif boqué, il sert à qualifier une personne entêtée, une tête de pioche. Boqué est donc synonyme de « têtu comme un âne, têtu comme une bourrique ».

Le verbe franglais boquer se traduit par refuser d'obéir, refuser d'avancer, être têtu comme un âne. Il s’applique aussi bien aux animaux qu’aux humains.
Depuis quelques jours, le chien de mon copain est tellement boqué! Il doit tenir de son maître.

Exemples :

— Mon beau-père n’accepte aucune suggestion. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi boqué que lui.

— Si Jules pense qu’il va gagner, il va se rendre compte que je peux être aussi boqué que lui, et même plus.

— C’est exigeant d’être le parent d’adolescents. Les miens boquent sur tout. Ils ont toujours les baguettes en l’air (gesticulent beaucoup, par nervosité ou emportement).

Des origines françaises avant d’être anglaises

Le verbe franglais boquer, ou bucker, qui a d’abord été utilisé pour décrire un cheval rétif, tire son origine du verbe anglais to buck : « ruer ».

Il est intéressant de noter que le to buck anglais vient lui-même du verbe boquer issu de la langue d’oïl.

Un vrai boqué

Boqué est parfois employé comme nom : un boqué, c’est-à-dire une tête de mule.

Exemples :

— Je travaille avec des boqués. On n’arrive à rien. Leur force n’inertie est venue à bout de mon enthousiasme.

— Dans notre copropriété, nous avons deux vieux boqués qui refusent tout changement aux règlements.

— Il suffit d’un seul boqué pour détruire l’atmosphère de toute une équipe de travail.

Dans la langue parlée, le verbe boquer est relativement courant au Québec. Et même si on le voit rarement à l’écrit, boquer n’est pas un terme vulgaire. Il est de registre familier.

Faire le buck

Pour bien comprendre le sens de l’expression faire le buck (ou faire le boque), il faut savoir que le mot anglais buck désigne le mâle des cervidés (ruminants dont les mâles portent des bois), comme l’orignal (élan d’Amérique).

Il ne faut donc pas confondre être boqué et faire son boque (ou buck). L’expression faire son buck, ou faire le buck, est synonyme de « faire le fanfaron », « faire le coq », « se comporter comme un m’as-tu-vu ».

Exemples :

— Dès qu’une femme entre dans la pièce, Jules fait son buck.

— En 2019, il existe encore des hommes qui se sentent obligés de faire le buck pour attirer l’attention.

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