Je suis tanné
Que veux dire le verbe tanner?
Au Québec, le verbe «tanner» signifie aussi « agacer », « mettre à bout de patience, rendre incapable de tolérer une situation plus longtemps ».
Son usage est très fréquent. Pour peu que vous portiez attention, vous risquez de l’entendre souvent.

— J’ai un de mes étudiants qui me tanne avec ses questions. Je ne sais pas s’il fait exprès ou s’il est vraiment dur de comprenure (lent d’esprit, long à la détente).
— Tu me tannes avec tes commentaires désobligeants. Ça m’épuise de vivre dans la chicane (conflit).
Être ben tanné
Être tanné signifie « en avoir marre, en avoir sa claque, ne plus être capable d’endurer une situation ».

— Ça ne fait pas un mois que l’hiver est commencé et je suis déjà tanné. C’est décidé, à Noël, je vais aller me faire dorer la couenne au soleil (me faire bronzer).
— À la fin de son mandat, l’ancien premier ministre Couillard semblait vraiment tanné de faire de la politique.
Se tanner veut dire « dépasser la limite de sa tolérance ».
— Julie s’est tannée de perdre des heures dans le trafic. Elle a quitté Jules et loué un petit logement sur le Plateau, à côté de son travail. (À noter que les Québécois ont donné au mot trafic le sens de « circulation engorgée ».)
Attention, je vais me tanner!
La forme pronominale se tanner est souvent employée comme avertissement. Dans ce contexte, cela veut dire « arrête de me chercher! »
— Je t’avertis, je vais me tanner. La prochaine fois que tu me picosses, je te sacre mon poing sur la margoulette.
Mon grand tannant – mon petit tannant
Employé comme nom ou comme adjectif, tannant sert à décrire une personne turbulente, qui dérange les autres, qui les importune.
— Chaque année, j’ai dans ma classe trois ou quatre tannants qui siphonnent toute mon énergie.
— Jules pense qu’il est drôle, qu’il a de l’esprit, mais c’est juste un tannant de plus dans le groupe.
Toutefois, le mot tannant peut aussi posséder une connotation affectueuse. Nous parlons alors d’une personne espiègle, sans malice. Nous disons aussi bien mon grand que mon petit tannant. L’adjectif petit possède une forte connotation positive au Québec. C’est pourquoi un homme de 1,90 m peut se faire dire « mon grand tannant » ou « mon petit tannant». Les deux formules sont synonymes.
— Ah, mes petits tannants. Si j’avais su que vous me prépariez une si belle surprise…
— Jules, tu es aussi tannant que quand tu étais petit. Tu n’as pas beaucoup changé.