10 mots québécois impossibles à comprendre pour un Français
Cet article présente un assemblage de dix mots québécois amusants qui n’évoquent rien pour les Français.
1 — Adon
En québécois, le mot adon signifie « coïncidence, hasard favorable, heureux concours de circonstances ». D’adon veut dire « opportun » ou « sympathique ». Et la locution être d’adon veut dire « être serviable, être accommodant ». Quant au verbe adonner, presque disparu dans le reste de la francophonie, mais vivant au Québec, il est synonyme de « bien tomber ».
Pour en savoir plus sur le mot adon, lisez l’article Adon ou ben d’adon?
2 — Bécosses
Le mot bécosse désignait autrefois les latrines extérieures. Aujourd’hui, dans un registre familier, il désigne les toilettes en général, surtout celles qui sont mal entretenues.
Bécosse est probablement né d’une déformation de la locution anglaise back house, qui se traduit par « maison à l’arrière ». Bécosse a aussi donné naissance à la délicieuse expression le petit boss des bécosses qui signifie « petit chef détestable ».
Pour en savoir plus sur le mot bécosse, lisez l’article Le petit boss des bécosses.
3 — Bobettes
Au Québec, le mot bobettes (toujours au pluriel) désigne les sous-vêtements masculins ou féminins : les slips, les caleçons, les petites culottes. L’usage de bobettes est bien ancré dans la langue parlée. Ce mot amusant appartient au registre familier sans être vulgaire.
Bobettes tire probablement son origine du mot anglais bob, qui désigne des choses courtes. À ce bob, nous aurions ajouté le suffixe diminutif -ette. Donc, petit sur petit. Cela renforce le caractère court du sous-vêtement.
Pour en savoir plus sur le mot bobettes, lisez l’article Les bobettes québécoises.
4 — Enfirouaper
Le verbe québécois enfirouaper signifie « duper quelqu’un, le tromper par de belles paroles ».
Ce serait une adaptation des mots anglais in fur wrap (de fur : fourrure; et wrap : emballage). On raconte que les Britanniques disaient qu’il suffisait d’emballer des produits de mauvaise qualité dans de la fourrure pour duper les Canadiens français. La locution anglaise in fur wrap aurait alors donné naissance à la locution québécoise se faire enfirouaper, synonyme de « se faire avoir ».
Pour en savoir plus sur le mot enfirouaper, lisez l’article Je me suis fait enfirouaper!
5 — Pantoute
L’adverbe pantoute signifie « pas du tout ». C’est la contraction de la locution pas en tout, dont l’utilisation est rarissime, alors que celle de pantoute est très courante. Toutefois, son emploi est réservé à un registre familier.
Nous ajoutons parfois l’adverbe pas à pantoute. Dans ce cas, le pas est une répétition du pas sous-entendu dans pantoute. C’est un amplificateur positif et non une négation supplémentaire. Pas pantoute veut alors dire « vraiment pas ».
Pour en savoir plus sur le mot pantoute, lisez l’article Pantoute, l’adverbe qui amuse et déroute.
6 — Pissou
Au fil du temps, le mot pissou a acquis le sens de « peureux, lâche ou craintif ». Ce mot tire son origine de pissou qui, en langue d’oïl, signifie « personne qui urine souvent » et du latin populaire pissiare qui se traduit par « uriner ».
D’autres hypothèses suggèrent plutôt que pissou viendrait de la francisation de la locution pea soup (soupe aux pois) : un surnom dépréciatif donné aux Canadiens français par les anglophones du Canada. La soupe aux pois a longtemps été un mets de base dans l’alimentation des Canadiens français défavorisés.
Pour en savoir plus sur le mot pissou, lisez l’article Le pissou québécois.
7 — Robineux
Au Québec, le mot robineux désigne un mendiant, un clochard alcoolique.
Ce mot est né d’une déformation de l’anglais rubbing alcohol (alcool à friction).
Nous employons parfois le diminutif robine comme synonyme de « robineux ». Toutefois, robine peut aussi signifier « alcool », surtout dans l’expression sentir la robine, qui se traduit par « empester l’alcool ».
Pour en savoir plus sur le mot robineux, lisez l’article Le robineux sent la robine.
8 — Tataouiner
Le verbe tataouiner signifie « hésiter longtemps avant de prendre une décision ». Avec l’ajout du suffixe -age, le verbe tataouiner a donné naissance au mot tataouinage, synonyme d’« indécision », « perte de temps ». À noter que tataouiner et tataouinage se prononcent « tata-oui-ner », « tata-oui-nage ».
Tataouiner viendrait de tatouiller et de tatiner (deux verbes d’une langue d’oïl) signifiant « faire de petits mouvements alternatifs ».
Pour en savoir plus sur le mot tataouiner, lisez l’article Tataouiner, s’épivarder et enfirouaper, trois mots québécois.
9 — Tiguidou
Le mot tiguidou signifie simplement « excellent, parfait, très bien ». Ce mot à la sonorité déroutante se dit parfois « diguidou ». Une des hypothèses sur son origine suggère que tiguidou serait une déformation de l’expression, probablement écossaise, tickety-boo, qui signifie « tout est en ordre, tout va bien ».
D’autres sources avancent plutôt que tiguidou viendrait de l’anglais (how) do you do « (comment) allez-vous » ou du moyen français guilledou, « aventure amoureuse ».
Pour en savoir plus sur le mot tiguidou, lisez l’article L’énigmatique tiguidou.
10 — Vlimeux
Le mot vlimeux peut décrire une personne espiègle. Mais attention, il sert aussi à qualifier une personne rusée, hypocrite.
Cette deuxième définition se rapproche d’ailleurs plus de son origine. En effet, vlimeux viendrait de l’ancien français venim, « venin »; du latin classique venenum, « toxique ».
Habituellement, quand on qualifie un enfant de vlimeux, on veut dire qu’il est espiègle. En revanche, lorsqu’on parle d’un adulte, vlimeux décrit généralement un personnage rusé, hypocrite, fourbe.
Pour en savoir plus sur le mot vlimeux, lisez l’article Le petit vlimeux .